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  • Photo du rédacteurAline Savard

La pression, elle vient d'où?

Stage d'été 2022, trois jours fermés avec les mêmes personnes. Un stage intense, bordé de discussions passionnées, ponctué ici et là de moments tangibles de mises à nu pédagogiques. Des enseignant.e.s de tous les horizons: d'expériences différentes, d'écoles différentes (et pas nécessairement d'écoles Freinet), de quelques électrons libres aussi et, indispensablement, des enseignant.e.s à la retraite. Tous ayant deux points en commun: la passion et la pédagogie Freinet (je les sépare, mais pour moi, ces points sont intimement indissociables). Les sujets, apportés par les participants, sont tout aussi variés que ceux qui les habitent. Des sujets fondamentaux, qui reviennent inlassablement et qui nous font grandir, à chaque coups de paroles.


Certaines phrases, ici et là, m'ont particulièrement accrochée, et me poussent à la réflexion. Cette fois c'est la réponse, si simple, d'une participante qui continue de trotter en tête. Une réponse d'une simplicité désarmante. À une question qui semblait toute simple aussi: la pression, en pédagogie Freinet, elle vient d'où?


J'étais habituée à cette question pour la voir se faufiler à maintes fois dans les discussions. Et à certaines réponses lancées ici et là. Mais pas à celle de Marie-France.


Une réponse classique: les examens du Ministère de l'éducation. Voilà une réponse entendue de nombreuses fois. Celle de devoir préparer, voire entraîner, les élèves à ces examens. Mais est-ce vraiment ces examens qui mettent la pression? Je pourrais facilement écrire ici le fruit de mes réflexions à ces examens, mais là n'est pas le sujet de cet écrit. De plus, qui suis-je pour en parler, moi qui enseigne à des petits et qui ne fais jamais d'examens? D'une manière ou d'une autre, ces examens sont une contrainte avec laquelle nous devons malheureusement transiter. Mais est-ce vraiment cela qui apporte la tension qui peut nous habiter?


Une autre réponse classique: les parents. Eh oui! Ils peuvent questionner. Demander. Être anxieux. Trouver que si ou cela pourrait être fait autrement. Certains ont une envie profonde de scholastique pour leur enfant, d'autres, au contraire, surtout pas. Les parents comparent à ce qu'ils connaissent, comparent avec leurs voisins. Mais ce qu'ils veulent, dans le fond, c'est le bien de leur enfant. Et nous, nous voulons le bien de tout le groupe. Il nous faut avoir une vue d'ensemble, tout en nous intéressant individuellement aux enfants. Cet aller-retour entre l'enfant et le collectif est aussi une contrainte avec laquelle nous devons, comme enseignant.e Freinet, conjuguer continuellement. Et oui, malheureusement, certains parents passent au-delà de leur rôle de collaborateur en exigeant. Mais sont-ils si nombreux, ces parents-là? Quelle réponse leur donnons-nous? Quel temps prennent-ils, ou leur accordons-nous?


Je pourrais continuer comme ça en nommant plusieurs aspects de notre travail qui amènent son lot de contraintes. Je reviens à Marie-France et sa réponse spontanée lorsque nous discutions du programme. Pas celui de l'enfant, là. Mais celui du Ministère de l'éducation. Celui qu'il «faut voir», quitte à rendre l'école un milieu hors vie. Celui si imposant, et aussi si incohérent (bon, encore un autre sujet!!) qu'il nous impose à faire des choix. Des choix de surface. Des choix de profondeur. Des choix.


Mais ce qui, selon Marie-France, nous met la pression, c'est d'abord nous-même.


Nous-même!


« Tellement!! », ai-je murmuré à ses mots.


Tellement.


Et, pour que la pression diminue, que faut-il faire? Se faire confiance? Faire confiance en qui nous sommes, nous connaître et s'accepter tel que l'on est?


Personnellement, je crois que plus nous sommes en cohérence avec nous-même, plus on est solide dans nos choix. Et plus on est solide dans nos choix, moins on se met de la pression.


Mais ça, c'est l'histoire d'une vie!



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